La crise sanitaire que nous vivons actuellement, l’une des plus importantes de l’histoire de l’humanité, a poussé bien des gens à s’intéresser davantage à leurs investissements. En effet, en période de crise, les investisseurs font souvent plus attention à leurs placements. Ils peuvent prendre des décisions émotives, comme vendre rapidement leurs placements par peur d’une chute drastique des marchés.
Pourtant, après chaque crise il y a une embellie, et l’année 2020 ne fait pas exception à la règle.
L’année 2020 a été très volatile pour les placements. Entre la fin décembre 2019 et le 20 mars 2020, l’indice S&P/TSX composite a perdu près de 30% de sa valeur et il en avait récupéré plus que la moitié (+18%) au 1er mai 2020. Finalement, au 31 décembre 2020, l’indice avait récupéré toute sa perte pour se retrouver au même niveau qu’à la fin décembre 2019.
Dans une telle situation, qu’est-ce qui a offert la meilleure performance: les fonds négociés en bourse (FNB) ou les fonds communs de placement (FCP)? Nous savons qu’un des principaux avantages des FNB est que leurs frais de gestions peuvent être jusqu’à 10 fois moins élevés que ceux des FCP. Mais qu’en est-il du rendement? Comment se sont comportés les FNB et les FCP durant cette période de grande volatilité?
L’analyse la plus récente effectuée par S&P Indices Versus Active (SPIVA), une division de Standard & Poors, a comparé la performance pour les premiers mois de 2020. Voici le constat: au Canada, entre juin 2019 et juin 2020, 88% des fonds d'actions canadiennes ont sous-performé en comparaison avec leur indice de référence, le S&P/TSX composite. Mais comme le rendement passé n’est pas garant du futur, se baser sur une seule année ne serait pas rigoureux. Toujours selon cette même analyse, le 88% passe à 90% lorsqu’on l’évalue sur une période de 10 ans. Ceci est donc une réelle tendance.
Cela signifie qu’en investissant dans un FNB qui cherche à reproduire le rendement de l’indice S&P/TSX composite, vous avez 88% plus de chance de faire mieux qu’avec un FCP à gestion active et à risque équivalent.
En considérant les frais, qu’en est-il de la différence de rendement? Toujours selon l’étude du SPIVA, entre juin 2019 et juin 2020, l’écart de rendement entre les FCP et les FNB a été de 7,9% en faveur des FNB. On obtient ainsi un meilleur rendement avec un FNB plutôt qu’un FCP, avec le même niveau de risque.
Bien que cet écart soit plus élevé dû à la crise en 2020, il n’en reste pas moins que l’écart de rendement persiste sur le long terme. Entre 2017 et 2020, l’écart de rendement moyen s’établissait à 3,035%, toujours en faveur du FNB. Pour un investissement de 100 000$, l’écart de rendement moyen annuel est donc de 3 035$, pour un risque équivalent. Cet écart-là s’ajoute au gain réalisé grâce au paiement de frais de gestion moins élevés.
Lorsqu’on fait l’exercice sur 5 ou 10 ans, on se rend rapidement compte du gain réel à investir dans un FNB. Non seulement y a-t-il un gain au niveau du coût, qui peut être jusqu’à 10 fois moindre, il y a aussi un gain au niveau du rendement.
Le principal enjeu avec les FNB c’est que pour l’instant, pour y investir sans avoir à payer d’honoraires, l’investisseur doit être autonome. L’investissement se fait principalement par l’intermédiaire de comptes de courtage. Le coût véritable est donc de s’éduquer, trouver la bonne combinaison de FNB en fonction du niveau de risque. Des outils existent, comme ceux proposés par l’Autorité des marchés financiers.
Imaginez le gain réel que vous pouvez faire au fil du temps. Cela vous permettra peut-être de réaliser un projet plus rapidement, voire de partir à la retraite plus vite?
Amine Chbani, MBA, Pl. Fin.
Ps : cet article a été publié par l'auteur le 19 février 2021 dans le journal les affaires.
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